Être photographe est une chance, car la photographie nous permet de voir de belles choses dans les scènes banales du quotidien. Là où la majorité des gens passent sans ralentir, nous voyons des détails, des lumières, des contrastes, des gestes qui embellissent notre quotidien — et notre vie par la même occasion —, mais cette façon de voir — la vision du photographe — ne s’acquiert ni par magie, ni du jour au lendemain.
Pour en bénéficier, vous devez être patient, et faire des efforts : vous entrainer à être présent, vous forcer à voir, à ressentir, à apprécier ce qui vous entoure… et penser à le faire aussi souvent que possible, quel que soit l’endroit où vous vous trouviez.
C’est un exercice difficile, mais extrêmement important, car quand vous aurez compris qu’il y a des choses intéressantes partout autour de vous, vous n’aurez plus besoin de voyager à l’autre bout du monde, de partir en quête de sujets extraordinaires, ni de compliquer inutilement vos compositions dans l’espoir de paraitre original.

« It’s good to look hard at the humble stuff, because, in truth, most of life is like that. And once we accept that we do not have to be in the exotic to be turned on, we have much more to look at. » — Joel Meyerowitz
(Traduction : C’est important de regarder attentivement les choses humbles et banales du quotidien, car, en réalité, la majeure partie de la vie est comme ça. Et une fois que nous acceptons qu’il n’y a pas que les choses exotiques qui sont intéressantes, nous avons beaucoup plus à regarder. »)
(Joel Meyerowitz est l’un de mes photographes préférés. En 2015, il a créé un blog et y a publié une photo par jour pendant un an. En le découvrant, je me suis souvenu des mots de Sénèque, le philosophe stoïcien : « Tu dois choisir un nombre limité de maitres-penseurs, et te nourrir de leur génie, si tu veux en tirer des idées qui resteront ancrées dans ton esprit. ». J’ai alors décidé de lire l’intégralité du blog de Joel Meyerowitz, en prenant mon temps, et de partager avec vous toutes les idées que cette lecture pourrait faire naitre dans mon esprit. C’est ainsi qu’est né le projet « A second time around the sun », dont l’article que vous venez de lire fait partie. L’intégralité du projet est à découvrir ici : a second time around the sun)