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Photographier des inconnus dans la rue : allez-vous finir en prison ? (Droit et photographie de rue)

La photographie que je pratique et que j’enseigne est la photographie de tous les jours. Cette pratique se rapproche de la photographie de rue, mais elle est bien plus riche, car elle ne se limite pas à la création artistique — c’est une façon de vivre, ainsi qu’un outil d’épanouissement et de développement personnel. Cela dit, elle se pratique en grande partie dans la rue, car dans la rue, nous y sommes très souvent.

Il y a quelques jours, sur Un Coin À Nous, je vous ai posé la question suivante : quand vous êtes dans la rue avec votre appareil photo, quelle(s) difficulté(s) rencontrez-vous ? Quels sont vos plus gros problèmes ?

Vous avez été nombreux à me répondre, et ce qui m’a frappé, c’est que l’immense majorité des problèmes que vous rencontrez concernent le fait de photographier les gens dans la rue :

  • « Je suis quelqu’un de timide, je suis plus à l’aise quand je suis seul. »
  • « Le plus gros problème, c’est clairement d’oser “braquer” l’appareil sur le sujet. J’ai systématiquement l’impression d’être un intrus qui empiète salement sur la vie des autres… »
  • « Si je devais pratiquer la photo de rue je pense que cela me gênerait, une sorte d’indiscrétion, de violation du privé. »
  • « J’aimerais faire plus de photo de rue mais je suis mal à l’aise et ai l’impression de déranger lorsqu’il y a d’autres personnes au bout de mon objectif. »
  • « Ma plus grosse difficulté reste de me sentir légitime et comme d’autres, crainte de déranger et de devoir gérer un conflit. Pour ces différentes raisons, j’ai des difficultés à me rapprocher suffisamment pour faire les photos que j’aimerais le plus. »
  • « Pour ma part, c’est l’approche des gens. Les photographier avec ou sans leur permission. Arriver à prendre l’émotion d’une personne que je ne connais pas, sans prendre trop de temps pour faire la photo. »
  • « Ce qui me gêne le plus est de ne pas savoir si on a le droit de photographier des passants… Quand je le fais, c’est toujours de dos ou de côté, et quand je demande, je n’ai pas “accord écrit”, alors est-ce légal ? »
  • « J’ai peur de la réaction de certains, même si jusqu’à maintenant je n’ai pas eu de gros incidents à affronter. »
  • « Difficile de rester discret avec l’appareil. Impression d’Inquisition vis-à-vis des gens dans la rue… Peur de déranger les gens et de leur regard quand il est agressif ! »
  • « Je me rends compte que pour avoir de bonnes photos de rue il faut être très proche et c’est la le problème majeur. »
  • « Ma difficulté est d’oser prendre les gens en photo avant de leur demander. Cela ne me dérange pas d’aller vers les gens mais une fois le contact pris, les personnes ne sont plus aussi naturelles, et cela m’intéresse beaucoup moins. »

La photographie que l’on pratique dans la rue est une photographie passionnante et extrêmement accessible, car :

  • Vous pouvez la pratiquer partout : en bas de chez vous, en voyage, si vous visitez une ville ou un village, lorsque vous faites le marché, sur le chemin du travail…
  • Qu’elle ne nécessite que très peu de temps : vous pouvez facilement improviser une sortie de 10 minutes durant votre pause déjeuner par exemple,
  • Et très peu d’équipement également : un appareil photo compact est probablement le matériel le plus adapté à cette pratique, un smartphone fait également très bien l’affaire, et si vous avez déjà un appareil, il conviendra également (dans ce cas, utilisez de préférence un objectif à focale fixe, toujours le même.) Inutile de vous encombrer — et de vous ruiner — avec dix objectifs, un trépied, des filtres ou je ne sais quel autre accessoire : vous n’en avez pas besoin.
    Lorsqu’on pratique la photographie de rue, notre intérêt se tourne inévitablement sur l’humain, car les gens autour de nous représentent une source inépuisable de sujets, tous aussi intéressants les uns que les autres. Leurs vêtements, leurs attitudes, leurs expressions, leurs gestes, les accessoires qu’ils portent, leur silhouette, leur visage… Tout, chez une personne, peut être intéressant à photographier. Et lorsque vous aurez commencé à les observer, à les prendre en photo, vous ne pourrez plus vous arrêter — cela devient un jeu, un véritable challenge et un éternel questionnement.

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Photographier les inconnus dans la rue a un autre avantage : celui de développer notre empathie. Nous sommes généralement trop centrés sur nous-même. En vous intéressant aux gens que vous croisez dans la rue, vous vous ouvrirez aux autres, et deviendrez plus tolérant, plus attentif à eux. Les personnes emphatiques rencontrent souvent un plus grand succès et vivent une vie heureuse et épanouie. C’est une qualité que vous devez vous efforcer de développer et la photographie est un excellent moyen d’y arriver.

Photographier les gens aura aussi un impact positif sur les photos que vous prenez. Nous sommes des humains, et ceci nous permet de nous mettre à la place d’autres humains. Aussi, lorsque vous incluez un sujet humain dans vos compositions, vous permettez au spectateur de se projeter plus facilement dans votre image, la rendant ainsi plus intéressante et plus agréable à regarder. Selon les cas, le spectateur pourra :

  • S’imaginer physiquement à la place de votre sujet, comme si c’était lui qui était à la place du sujet photographié ;
  • Imaginer et ressentir ce que votre sujet pense, voit ou ressent ; ou
  • Prendre votre place, celle du photographe, et ressentir ce que vous avez ressenti face à votre sujet au moment de prendre votre photo. Si votre sujet vous regarde intensément au moment de déclencher, le spectateur ressentira cette intensité, comme si elle lui était destinée.

Quand je découvre les blocages et les difficultés que vous éprouvez face à des inconnus croisés dans la rue, je trouve cela dommage, car vous passez à côté d’innombrables opportunités de prendre de magnifiques photos, de faire des rencontres, de vous amuser, et de retrouver passion et motivation pour sortir et vivre une vie intéressante.

À une époque où les gens sont de plus en plus isolés, où les relations sociales perdent en qualité, je trouve cela important et vous encourage à réfléchir à cette idée, à essayer, à vous y mettre, et à pratiquer régulièrement. Au pire, vous vous promènerez sans ramener de photos — la marche vous fera tout de même du bien —, et au mieux, votre quotidien s’embellira.

Mais, trêve de bavardages, passons à ce qui nous intéresse vraiment : comment surmonter ces blocages qui vous empêchent de vous exprimer comme vous le souhaiteriez.

A-t-on le droit de photographier des inconnus dans la rue ?

La question que l’on me pose immanquablement à chaque fois que j’accompagne des élèves sur le terrain est la suivante : a-t-on le droit de photographier les gens dans la rue ? La réponse est : oui, vous avez tout à fait le droit — en tout cas en France —, et non, vous ne finirez pas en prison si vous photographiez un inconnu, même si vous ne lui demandez pas son accord avant de le faire.

Lorsque vous photographiez une personne dans la rue, deux notions juridiques s’affrontent : d’un côté, il y a le droit à l’image de la personne photographiée, et de l’autre, il y a la liberté d’expression du photographe. Dans le cas d’un litige, suite, par exemple, à la publication d’une image dans un livre, le juge chargé de l’affaire doit faire la part des choses et décider laquelle de ces deux notions prend le dessus sur l’autre : est-ce que l’on privilégie la liberté d’expression, et dans ce cas-là, le photographe est dans son droit, ou est-ce que l’on privilégie le droit à l’image, et dans ce cas-là, c’est la personne photographiée qui l’emporte.

Dans un article publié sur son blog (La jurisprudence ne perd pas la tête), Joelle Verbrugge, photographe et avocate, cite une décision de la cour d’appel de Paris, dans un procès intenté contre les éditions Gallimard, par une personne photographiée à son insu et dont la photo fut publiée dans un livre : « ceux qui créent, interprètent, diffusent ou exposent une œuvre d’art contribuent à l’échange d’idées et d’opinion indispensable à une société démocratique. Le droit à l’image doit céder devant la liberté d’expression chaque fois que l’exercice du premier aurait pour effet de faire arbitrairement obstacle à la liberté de recevoir ou de communiquer des idées qui s’expriment spécialement dans le travail d’un artiste, sauf dans le cas d’une publication contraire à la dignité de la personne ou revêtant pour elle des conséquences d’une particulière gravité. »

La jurisprudence est donc du côté des photographes, et dit que le droit à l’image doit céder devant la liberté d’expression, sauf dans deux cas particuliers : 1/ une publication contraire à la dignité de la personne, et 2/ une publication revêtant pour le sujet des conséquences d’une particulière gravité. En clair, vous pouvez photographier des inconnus dans la rue et publier leurs photos sans avoir besoin d’un quelconque accord de leur part, ni même qu’ils n’en soient au courant. Mais il ne faut pas que votre photo porte atteinte à leur dignité ou leur cause un préjudice.

Si cette question juridique vous bloquait, vous voilà donc rassuré. Cela dit, il y a fort à parier que le droit à l’image ne soit pas votre seul blocage, ni même le plus important. Vous vous posiez peut-être la question, mais avouez-le, ce n’est pas réellement cela qui vous pose problème.

Lorsque je travaille avec des élèves sur le terrain, le plus difficile, et ce qui nous prend le plus de temps, c’est de vaincre la timidité et la peur — peur de déranger, peur du regard des autres, ou peur de leurs réactions. Mais, rassurez-vous, on y arrive toujours. À force de pratiquer et d’enseigner la photographie de rue, je sais aujourd’hui ce qui pose problème à la plupart des photographes, et surtout, comment résoudre ces problèmes et leur permettre de surmonter leurs blocages.

Cet article est déjà long et je vais m’arrêter là pour aujourd’hui. Nous continuerons sur le sujet dans un prochain article, que je vous prépare et publierai demain sur le blog.

D’ici là, on continue la discussion sur Un Coin À Nous. Est-ce que vous vous reconnaissez dans les témoignages cités ? Y a-t-il des choses qui vous bloquent, des peurs que vous aimeriez vaincre, des problèmes qui vous empêchent de vous éclater dans la rue ? Lesquels ? Que rêveriez-vous de photographier dans la rue ? N’hésitez pas à nous en parler, ces échanges nous permettent d’avancer tous ensemble, et c’est ce qui fait la force de notre communauté 🙂

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