Dans mon article précédent, je vous ai expliqué que pour réussir, il fallait commencer par avancer, mais encore fallait-il avancer dans la bonne direction.
Le risque, sinon, c’est de tourner en rond, ou de vous retrouver dans un cul-de-sac : un métier dont vous avez besoin pour vivre, mais qui ne vous plait pas ; des projets créatifs dont vous ne voyez pas la fin et dans lesquels vous ne vous épanouissez pas ; des obligations qui se multiplient sans vous apporter quoi que ce soit, etc.
Quand ils choisissent une carrière, une activité créative, ou le prochain projet sur lequel travailler, la plupart des gens sont motivés par de mauvaises raisons : l’argent, la célébrité, le besoin de faire comme les autres, les pressions familiales, ou encore l’envie de suivre la mode du moment.
Ils se lancent alors dans une pratique ou un projet qui ne leur correspond pas, et se demandent pourquoi, après quelques années, ils peinent à rester motivé et passionné.
Le pire dans tout ça, c’est qu’en suivant un mauvais chemin, ils s’écartent chaque jour un peu plus de ce qu’ils sont vraiment.
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Et, par la même occasion, de l’œuvre de leur vie — c’est-à-dire, la tâche qu’ils sont faits pour accomplir et qui leur permettrait de révéler au grand jour leurs exceptionnelles capacités.
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Dans une telle démarche, trois entités sont impliquées :
- Les autres — c’est-à-dire tout ce qui est extérieur à la personne ;
- La pratique — ce que la personne fait ou le projet dans lequel elle se lance ;
- Soi-même — la personne elle-même.
L’erreur commise par la plupart des gens, c’est de considérer ces trois entités dans cet ordre-là : les autres en premier, puis la pratique, et enfin soi-même.
Un jeune adulte terminant ses études, pourra, par exemple, viser le succès financier (les autres). Il choisira alors un poste à forte rémunération (la pratique). Avant de s’apercevoir, quelques années après, que cette voie ne lui plait pas (soi-même).
On retrouve la même erreur chez le lycéen qui choisit une grande école en fonction de ses parents (parfois sous la pression ou l’obligation, mais le plus souvent inconsciemment, pour marquer son appartenance à la famille) ; chez l’artiste qui succombe aux sirènes de la mode du moment ; chez le bon copain qui rend des services aux autres de peur d’être écarté du groupe ; chez l’employé qui endosse de nouvelles responsabilités pour être bien vu de ses supérieurs, etc.
Or, si vous voulez réussir, vous devez inverser votre approche. Vous devez :
- commencer par vous tourner vers l’intérieur, vers vous-même, et comprendre qui vous êtes, puis
- choisir une activité qui vous correspond, et seulement enfin,
- vous tourner vers les autres.
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Dans l’approche erronée (Les autres > La pratique > Soi-même), votre pratique (ou votre métier) vous éloigne chaque jour un peu plus de vous-même.
Dans l’approche inversée (Vous-même > La pratique > Les autres), votre pratique (ou votre métier) devient un outil de recherche et d’expérimentation.
Elle vous aide à mieux cerner vos forces et vos faiblesses.
Elle vous permet d’améliorer vos connaissances et votre savoir-faire.
Votre pratique devient une source de croissance et d’enrichissement.
Chaque semaine, il ne vous tarde plus le week-end ; il vous tarde de vous remettre à travailler.
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Ce que vous devez bien comprendre, c’est qu’en inversant votre approche, vous serez paradoxalement bien mieux placé pour aider et apporter de la valeur aux autres.
Car en vous focalisant sur vous-même, vous découvrirez vos plus grandes forces et développerez des capacités insoupçonnées — un ensemble de compétences qui vous différencieront des autres, et vous rendront unique et irremplaçable.
En clair, vous aurez davantage de succès auprès des autres en commençant par penser à vous, qu’en commençant par penser à eux.
Ou, dit autrement :
L’argent, le succès et la réussite doivent être une résultante de votre démarche ; jamais un point de départ.
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Peu importe que vous soyez photographe, auteur, sculpteur ou musicien ; peu importe que vous soyez amateur, professionnel, étudiant ou retraité — la logique reste la même.
Pour que vous soyez épanoui et heureux, pour que votre démarche et votre travail aient du sens, pour que vous soyez reconnu, pour que vous ayez une utilité, et donc une place dans la société, pour que vous puissiez apporter de l’aide et de la valeur aux autres, pour que vous puissiez exprimer votre talent et accomplir l’œuvre de votre vie, vous devez :
- Vous lancer et avancer aussitôt que possible,
- Commencer le voyage en vous tournant vers vous-même, et enfin,
- Continuer d’avancer avec toujours la même envie : apprendre, grandir et évoluer — autrement dit : aller vers l’excellence.
Si vous faites cela, tout, dans votre vie, trouvera sa place, et vous accomplirez de grandes choses.
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Si la théorie est claire, reste maintenant à l’appliquer à la vie réelle, et surtout à votre cas particulier, car votre situation actuelle est probablement plus compliquée que ce que vous aimeriez.
Quand je vous dis qu’il faut vous lancer et avancer aussitôt que possible, vous êtes d’accord avec moi, mais pensez immédiatement aux innombrables tâches que vous devez accomplir chaque jour. Où trouver du temps pour ce projet qui vous passionne ?
Quand je vous dis qu’il faut commencer le voyage en vous tournant vers vous-même, vous êtes également d’accord. Mais vous n’êtes ni seul, ni totalement libre dans votre vie actuelle. Vous avez déjà des engagements et des responsabilités, et c’est impossible de tout envoyer valser.
Que l’on soit bien d’accord, ce que je vous conseille, ce n’est pas de tout envoyer balader pour recommencer d’une page blanche.
Tout plaquer pour ne penser qu’à vous-même serait irresponsable et contre-productif.
Changer de vie pour vous consacrer du jour au lendemain à votre pratique créative ou artistique, à votre passion, ou au projet qui occupe vos rêves, serait bien trop risqué.
Cela dit, ne rien faire serait encore plus risqué, car rien ne mine davantage le moral d’un Homme que le sentiment d’impuissance.
Tant que vous aurez l’impression de ne pas contrôler votre vie, de ne pas être utile, de ne pas être entendu, de ne pas exister, vous serez malheureux, déprimé et frustré.
Je vous l’ai déjà dit dans Principes de la photographie de tous les jours : « Exprimer votre créativité n’est pas un loisir, ni un passe-temps, mais un besoin vital. À travers vos créations, vous vous exprimez, vous existez, vous prenez votre place dans le monde. Pour exister pleinement et vous épanouir, vous avez besoin de créer. […] Est-ce que cela signifie qu’il faut tout plaquer et changer de vie ? Absolument pas. Vous pouvez être photographe sans être photographe ; vous pouvez être auteur tout en ayant un autre métier ; vous pouvez créer en parallèle de votre vie actuelle ; vous pouvez vous épanouir et trouver le bonheur sans prendre de risques inconsidérés ; vous pouvez changer sans tout sacrifier. »
Ce que je vous conseille, ce n’est donc ni l’inaction, ni une révolution, mais de vous lancer en faisant un premier pas dans la bonne direction — celle de l’œuvre de votre vie.
Un pas, c’est tout ce que vous avez à faire.
Mais grâce à ce pas, et avec le temps, tout dans votre vie sera bientôt différent.
Je vous expliquerai ce que j’entends par là dans mon prochain article.
Il sera publié vendredi matin sur le blog.
Ne le ratez pas.
À vendredi.