Exercice du mois de mars 2022 : Voir le beau dans le quotidien (Ouvert à tous !)

Le mois de mars débute tout juste, et qui dit nouveau mois, dit aussi nouvel exercice pour les élèves de l’Université de la Photo.

Ceci dit, l’exercice du mois de mars va être un peu spécial, et ce, pour deux raisons :

Tout d’abord, il ne s’agit pas de l’exercice que j’avais initialement planifié. Les circonstances actuelles, et notamment la guerre en Ukraine, m’ont incité à changer mes plans. Cet exercice, vous le verrez, vous aidera à vous focaliser sur la beauté et le positif, plutôt que sur le négatif dont nous abreuvent les médias en ce moment. En clair, cet exercice vous ferra beaucoup de bien, vous verrez.

La seconde originalité, c’est que cet exercice est exceptionnellement ouvert au public, et pas seulement, comme c’est le cas habituellement, aux seuls membres de l’Université de la Photo. Pourquoi ? Parce que je sais que la situation actuelle est anxiogène pour nous tous, et que nous avons tous besoin de prendre un peu de recul, de nous changer les idées, et également de nous rapprocher et de nous soutenir mutuellement. Exceptionnellement donc, tout le monde peut participer à cet exercice du mois de mars.

Sans plus tarder, voici donc l’exercice que je vous propose pour le mois de mars :

Voir le beau dans le quotidien

Si vous y réfléchissez, vous vous apercevrez que les moments que vous appréciez le plus ne sont pas planifiés ni construits de toute pièce, mais plutôt issus du hasard. Vous n’avez pas besoin de partir à l’autre bout du monde, ni de vivre des expériences extraordinaires, ni de visiter des lieux insolites pour être heureux et voir de jolies choses. Vous avez juste besoin de vivre et d’ouvrir les yeux.

Le quotidien regorge de jolies choses, mais trop souvent, nous passons devant sans même les remarquer. Certains n’ont pas conscience de cette beauté, si discrète, si banale. Pourtant, quand on leur montre, ils y sont immanquablement sensibles.

Voir le beau dans le quotidien, c’est une sorte de super-pouvoir, car à chaque émerveillement, vous reprenez espoir, vous oubliez vos soucis, vous adoptez une attitude positive et optimiste.

Chaque émerveillement vous rend meilleur, car il modifie votre vision du monde, influence vos décisions et change votre caractère. Et bien sûr, les sentiments étant contagieux, ils se transmettent à vos proches, ainsi qu’à ceux qui croisent votre chemin.

Depuis quelques jours, la Russie a envahi l’Ukraine et nous sommes abreuvés d’images terribles. Lorsqu’on nous montre ces convois de chars qui pénètrent en territoire ennemi, je ne peux m’empêcher de regarder les arbres qui bordent les routes sur lesquelles ils roulent, préparer leurs bourgeons pour le printemps qui approche. Lorsqu’on me montre un missile s’écraser sur un immeuble, je ne peux m’empêcher de regarder les oiseaux, effrayés par le bruit assourdissant de l’explosion, s’envoler dans le ciel couleur azur. Tous les responsables de cette guerre, les voient-ils ces jolies choses ?

Je suis persuadé que si nous étions plus nombreux à voir le beau dans le quotidien, à nous émerveiller des jolies choses qui se cachent dans le banal, notre monde serait bien meilleur.

Je suis également persuadé qu’en tant que photographes — et ce quel que soit notre niveau ou notre expérience —, nous avons un rôle à jouer là-dedans. En remarquant la beauté du quotidien, en la photographiant, puis en la partageant, nous pouvons aider les autres à en prendre conscience. Nous pouvons aider le public à remarquer la beauté du quotidien, à l’admirer, à en profiter, et surtout, à la protéger. Aussi, par cette simple action, nous avons le pouvoir de rendre le monde meilleur.

Exercice

Ce mois-ci, j’aimerais que vous réalisiez un exercice très simple : remarquer et photographier la beauté dans votre quotidien.

Ne planifiez pas de sorties extraordinaires, de visites exceptionnelles, ou de voyages hors du commun. Vivez votre vie simplement, comme vous le faites d’habitude, en faisant simplement un peu plus attention aux jolies choses qui vous entourent.

Pendant tout le mois de mars, essayez de prendre une photo par jour. L’important n’est pas le résultat final — tant pis si votre photo n’est pas magnifique, car vous la prenez rapidement en passant —, mais plutôt le fait d’entrainer votre regard. Lorsque vous n’avez pas votre appareil sous la main, utilisez votre smartphone, il sera largement suffisant pour cet exercice.

Dès que vous voyez quelque chose de joli, arrêtez-vous pour le contempler et prenez-le en photo. Forcez-vous à le faire au moins une fois par jour. C’est tout ce que vous avez à faire ce mois-ci.

Les clés de la réussite

Pour vous, le quotidien est ce qu’il est. En revanche, si un indigène, qui n’a jamais mis un pied dans notre monde civilisé prenait votre place pour une journée, il s’émerveillerait de tout. Ce serait d’ailleurs la même chose si vous alliez dans son pays et preniez sa place.

Nous nous habituons à notre quotidien. Nous avons l’impression de le connaitre par cœur, nous imaginons qu’il n’a plus aucun secret, qu’il n’y a plus aucune surprise à découvrir, alors nous la parcourons, sans y être réellement attentif — sans être présent. C’est ce qui explique que vous preniez autant de photos lorsque vous partez en voyage, mais que vous ayez plus de mal quand vous êtes en bas de chez vous.

Essayez de retrouver ce regard curieux et émerveillé, sans toutefois changer vos habitudes. Si vous y arrivez, vous serez capable de vous émerveiller d’un rien — un peu comme un enfant. Le monde dans lequel vous vivez deviendra alors bien plus beau et intéressant. Ce regard, ou plutôt cette attitude, il est extrêmement important que vous appreniez à la cultiver.

Rappelez-vous également d’une chose importante : tout n’est pas beau, mais qu’il y a du beau dans tout. Prenez un vieux mur délabré, par exemple. En soi, le mur n’est pas beau. En revanche, cette fleur qui pousse dans l’une des fissures ouvertes par le temps s’avère magnifique — c’est la magie d’une graine tombée là par hasard et qui pousse dans un endroit improbable ; c’est la vie qui renait ; la nature qui reprend ses droits ; la beauté qui prend le dessus sur le laid.

Vous pouvez entrainer votre œil à voir du beau où que vous vous trouviez. Il suffit souvent de vous rapprocher, d’oublier vos préjugés et de regarder plus attentivement — plus intensément.

Qu’il s’agisse d’un endroit, d’un objet, d’un animal ou d’une personne, si vous vous y intéressez suffisamment, vous trouverez toujours quelque chose de beau.

Partagez vos photos

Cet exercice est avant tout conçu pour vous aider. Il vous permettra d’exercer votre regard, d’apprendre à dénicher des sujets intéressants dans votre quotidien, et de vous intéresser à des sujets plus positifs que ceux traités par les médias.

Le simple fait de prendre ces photos sera enrichissant, mais, en allant un peu plus loin, en partageant vos photos, vous aurez également une influence positive sur les personnes qui les découvrent.

Partager vos photos, vous pouvez le faire sur le nouveau forum de l’Université de la Photo, créé pour l’occasion. Pour vous y connecter, il vous suffit de cliquer sur le lien suivant, puis de vous laisser guider : https://discord.gg/S9M5g4NMWN (Il vous suffit de choisir un nom d’utilisateur, puis de confirmer votre adresse email, et vous serez connecté.)

Il s’agit d’un serveur Discord — une application spécialement conçue pour héberger les communautés comme la nôtre. Vous pouvez y accéder via votre navigateur, ou l’installer sur votre ordinateur ou votre smartphone.

Une fois que vous aurez rejoint le groupe, postez vos photos dans le salon intitulé « Exercices Mensuels ». N’hésitez pas à poster une photo par jour, puisque c’est le but de l’exercice. Encore une fois, si elles ne sont pas exceptionnelles, ce n’est pas un problème. Ce qui compte, c’est que vous nous montriez ce que vous avez découvert — ça nous donnera probablement des idées d’endroits à regarder avec plus d’attention.

Si vous préférez, vous pouvez également poster vos photos sur les réseaux sociaux. Dans ce cas, pensez à inclure le hashtag #UniversitePhoto, pour que l’on puisse les repérer.